Les effets de la crise COVID-19 sur les finances publiques se poursuivent au 2ème trimestre 2020

En date du 17 juillet 2020, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a présenté à la réunion jointe de la Commission des Finances et du Budget et de la Commission du Contrôle de l'exécution budgétaire la situation budgétaire au 2ème trimestre 2020.

Les recettes de l'Administration centrale ont chuté de -12,1% par rapport à juin 2019, soit une baisse absolue de -1,2 milliard d'euros. Cette moins-value se compose en majorité des pertes en recettes constatées au niveau des trois administrations fiscales s'élevant à -957,6 millions d'euros, qui sont le résultat de l'affaiblissement général de l'économie et des mesures fiscales visant à subvenir aux besoins de liquidités des entreprises. Ainsi, les annulations des avances et les délais de paiements accordés par l'Administration des contributions directes correspondent au 30 juin 2020 à un déchet fiscal d'environ 115 millions d'euros. Pour ce qui concerne les remboursements exceptionnels effectués au niveau de l'Administration de l'enregistrement, des domaines et de la TVA, ceux-ci s'élèvent au total à 146 millions d'euros. Par ailleurs, on constate une baisse conséquente des recettes non-fiscales, dont notamment les recettes provenant du bénéfice de sociétés de droit privé et de droit public dans lesquelles l'Etat détient des participations ou des parts.

Les dépenses de l'Administration centrale connaissent, quant à elles, une hausse de +21,9% par rapport à juin 2019. Cette augmentation, équivalant à +2,05 milliards d'euros en absolu, est surtout liée à l'impact budgétaire des mesures sanitaires, sociales et économiques décidées par le gouvernement dans le contexte de la crise Covid-19 et de la volonté du gouvernement de maintenir les investissements à un niveau élevé. Ainsi, on constate une hausse importante des dépenses d'investissements directs et indirects de +301,8 millions d'euros, soit +26,2% par rapport à la même période en 2019. Ces dépenses incluent, entre autres, les frais pour la gestion de crise au sein du HCPN, notamment pour les équipements médicaux et centres de traitement, pour un montant de 93 millions d'euros. Par ailleurs, en vertu de l'application des lois cadres ayant pour objet l'amélioration structurelle des petites et moyennes entreprises du secteur des classes moyennes, les subventions en capital, qui incluent les aides accordées aux entreprises dans le cadre de la crise sanitaire, ont augmenté de +142,7 millions d'euros par rapport à 2019. La hausse des prestations sociales de +797,6 millions d'euros, donc +88,6% par rapport à juin 2019, se manifeste principalement au niveau du fonds pour l'emploi prenant en charge les dépenses en relation avec le chômage partiel. Les dépenses au titre du fonds pour l'emploi, à elles seules, ont augmenté au 30 juin 2020 de +783,4 millions d'euros, soit + 384,8% par rapport au 30 juin 2019.

Compte tenu de l'effet de ciseau négatif rencontré au niveau de l'évolution des recettes et des dépenses, le solde de l'Administration centrale s'est dégradé d'environ -3,3 milliards d'euros par rapport à juin 2019. Ainsi l'Administration centrale affiche au 30 juin 2020 un déficit net de -2,6 milliards d'euros, par rapport à un excédent de 669 millions d'euros enregistré en 2019.

Pour ce qui concerne la dette publique consolidée de l'Administration publique, celle-ci s'élève au 30 juin 2020 à environ 15 milliards d'euros, ce qui correspond à 25,4% du PIB. La dette publique continue donc à être en ligne avec le seuil de 30% fixé par le gouvernement et reste largement en-dessous de la limite de 60% définie au niveau européen.

Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, commente: "Le gouvernement était, dès le départ, conscient, que la crise sanitaire et économique liée à la propagation du COVID-19 constituerait un défi sans précédent pour le Grand-Duché. Grâce à la flexibilité accordée par les instances européennes mais également à la situation de départ favorable de nos finances publiques, le gouvernement a pu réagir rapidement aux urgences de court terme qui se sont manifestées à tant de niveaux. Par ailleurs, il a pu mettre en œuvre des mesures de relance atténuant les risques de mise en chômage et soutenant les entreprises par des mesures en faveur de la liquidité et des aides financières. Cela a inévitablement eu un impact considérable sur les finances publiques, tant sur le solde de l'Administration centrale que sur la dette publique, mais renforce en parallèle la capacité de l'économie de redémarrer."

 

Communiqué par le ministère des Finances

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