Visite à Luxembourg d'Eveline Widmer-Schlumpf, présidente et ministre des Finances de la Confédération suisse

La présidente et ministre des Finances de la Confédération suisse, Eveline Widmer-Schlumpf, a effectué une visite à Luxembourg, le 18 décembre 2012.

Elle a été reçue par le Premier ministre Jean-Claude Juncker ainsi que par le ministre des Finances Luc Frieden. Une rencontre avec le président de la Chambre des députés, Laurent Mosar, a figuré également au programme.

Lors d’un point de presse conjoint avec la présidente de la Suisse, Luc Frieden a mis en avant l’amitié étroite entre les deux pays qui sont liés dans de nombreux domaines. Ainsi la Suisse compte parmi les meilleurs clients de la place financière du Grand-Duché et en particulier de son industrie des fonds d’investissements. Au total, dix banques suisses sont présentes au Luxembourg. Au-delà des relations amicales entre les deux pays, le ministre luxembourgeois accorde beaucoup d’importance aux échanges réguliers ainsi qu’à la collaboration économique et politique étroite entre les deux gouvernements, estimant que "nous pouvons apprendre beaucoup de choses l’un de l’autre et atteindre beaucoup de choses ensemble".

Luc Frieden et Eveline Widmer-Schlumpf ont souligné que les deux places financières partageaient de nombreuses similitudes, comme leur stabilité, leur développement et leur dimension internationale. Soulignant que "nous ne devons pas rester immobiles", Luc Frieden veut davantage mettre en avant cette dimension internationale de la place financière du Luxembourg.

Le ministre luxembourgeois ne veut pas non plus ignorer les évolutions internationales dans le secteur financier. "Si on veut agir globalement, il faut aussi tenir compte de certains standards internationaux", a-t-il estimé. Mais il n’est pas question pour autant d’accepter aveuglement toutes les adaptations, mais, au contraire, de contribuer activement à leur mise au point, a expliqué Luc Frieden, qui compte beaucoup sur l’échange et l’entente avec la Suisse sur ces questions.

Pour ce qui est des évolutions internationales, la relation entre le respect de la vie privée et le respect des obligations fiscales constitue un sujet capital, a dit le ministre Frieden. À ses yeux, "il faut trouver des formules pour combiner la protection de la vie privée avec une imposition adéquate". D’autant plus qu’avec la situation budgétaire fragile de beaucoup de pays, le sujet de l’honnêteté fiscale restera d’actualité. Mais selon Luc Frieden, le Luxembourg affrontera le sujet de manière offensive et contribuera activement aux débats, toujours en étroite collaboration avec la Suisse, mais aussi avec d’autres places financières internationales. Dans ce contexte, le ministre des Finances du Luxembourg a rappelé son idée d’une meilleure coordination entre les différentes places financières au monde.

Interrogé sur les implications de la législation américaine FACTA sur les discussions actuelles sur l’échange d’informations, le ministre des Finances Luc Frieden a appelé à une meilleure coordination entre les États dans le sens d’une plus grande transparence fiscale. Il a estimé que le but des clients de la place financière du Luxembourg n’était pas l’évasion fiscale, mais la recherche de produits et de services financiers de haute qualité. Dans ce contexte, Luc Frieden a soulevé la question ce que la protection de la vie privée renferme au juste dans le domaine de la gestion de patrimoine. Soulignant que la protection de la vie privée et des données constitue un droit, il a demandé une discussion ouverte à ce sujet. Pour le reste, le ministre Frieden s’est dit convaincu que les prochaines années ouvriront la voie à plus d’échanges d’informations, mais dans le cadre d’un environnement clairement défini.

Un autre sujet abordé par les deux ministres a été la législation américaine FACTA (Foreign Account Taxe Compliance Act). Tandis que la Suisse vient de parapher un accord avec les États-Unis à ce sujet, le Luxembourg va entamer sous peu les négociations pour un accord intergouvernemental entre le Luxembourg et les États-Unis. Soulignant l’importance de ces négociations qui permettront de tenir de la situation particulière du Luxembourg, Luc Frieden a dit que le Luxembourg n’a pas encore décidé du modèle qui sera retenu.

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