Réunion de l'Eurogroupe: feu vert pour l'aide financière à la Grèce

Sous la présidence de Jean-Claude Juncker, les ministres des Finances des 16 États membres de la zone se sont réunis le 2 mai 2010 à Bruxelles afin d’examiner le programme conjoint négocié par la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI) et le gouvernement grec et destiné à mettre en place un plan d’aide financière à la Grèce pour les années 2010, 2011 et 2012.

Le gouvernement luxembourgeois y était représenté par le ministre des Finances, Luc Frieden.

L’Eurogroupe a salué le programme conjoint qui obligera la Grèce de faire des économies supplémentaires de l’ordre de € 30 milliards au cours des trois prochaines années. En contrepartie, les États membres de la zone euro activeront le mécanisme d’aide financière en octroyant des prêts à la Grèce, la Commission européenne et la Banque centrale européenne ayant conclu que l’accès grec au financement des marchés était devenu insuffisant.

Les pays membres de la zone euro s’engagent dès lors à mettre des prêts à hauteur de € 80 milliards à disposition de la Grèce, le Fonds monétaire international y contribuera à hauteur de € 30 milliards, soit donc une enveloppe globale de € 110 milliards sur trois ans. Pour l’année 2010, les États membres de la zone euro libéreront jusqu’à € 30 milliards pour des prêts à la Grèce. Les autorités grecques s’engagent à rembourser ces prêts, moyennant un taux d’intérêt autour de 5%.

Selon le ministre des Finances, Luc Frieden, s’exprimant à l’issue de la réunion, la quote-part du Luxembourg sera de l’ordre de € 75 millions pour l’année 2010 et de 200 millions pour toute la période 2010 à 2012.

Pour le président Jean-Claude Juncker, s’exprimant au cours d’une conférence de presse conjointe avec le ministre des Finances grec, Georges Papakonstantinou, le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, et le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, le programme conjoint "vise à rétablir la soutenabilité des finances publiques, la compétitivité de l’économie grecque et à assurer la stabilité du secteur financier. Le programme qui a été conclu est un programme ambitieux, c’est un programme sévère mais c’est un programme qui est absolument nécessaire. Il prévoit un ajustement budgétaire de l’ordre de 11% du PIB en 2010 jusqu’en 2013 et de l’ordre de 2% supplémentaires en 2010. Ainsi, en 2014, le déficit public grec sera nettement en dessous de 3% du PIB. Le programme est fortement basé sur une contraction des dépenses et accessoirement sur une augmentation des recettes. Il prévoit en outre d’importantes réformes structurelles, notamment en matière de retraites, en matière de marché du travail et en ce qui concerne la nécessaire réforme budgétaire".

Comme dans certains pays membres le parlement devra approuver les paiements envisagés, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a pris l’initiative de réunir les chefs d’État et de gouvernement des États membres de la zone euro le 7 mai 2010 afin de faire le point sur ces procédures nationales et d’engager un débat sur les perspectives de la gouvernance financière économique de la zone euro.

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