Interview avec Yuriko Backes dans L’essentiel

"Des finances solides sont un pilier central pour un pays"

Interview: L’essentiel (Joseph Gaulier)

L'essentiel: Comment se passent vos premiers pas de ministre?

Yuriko Backes: Mes responsabilités touchent à de nombreux sujets hautement politiques, souvent complexes et techniques. Mon prédécesseur Pierre Gramegna ainsi que l'équipe du ministère m'ont aidée à me familiariser avec le fonctionnement du ministère et des administrations. Ma priorité a toujours été de servir mon pays. Ce sera également le cas pour cette fonction.

L'essentiel: En quoi le portefeuille des Finances vous plaît-il?

Yuriko Backes: Je suis convaincue que des finances publiques solides constituent un pilier central du fonctionnement d'un pays. Elles permettent au gouvernement de mettre en œuvre des politiques qui aident les gens à mener une vie meilleure. Au Luxembourg, le ministre des Finances a la tâche supplémentaire de veiller sur le secteur financier, qui contribue fortement à la création d'emplois et à la croissance.

L'essentiel: Quels sont vos défis?

Yuriko Backes: Des dossiers nationaux, mais également toute une série de dossiers européens, dont les deux piliers de la réforme de l'OCDE, sont à l'ordre du jour.

L'essentiel: Est-ce dommage de ne pas réaliser de réforme fiscale?

Yuriko Backes: Les demandes sont nombreuses et légitimes. Mais nous sortons d'une pandémie. Cela m'amène à me demander ce que l'on peut faire. Le Premier ministre s'est déjà exprimé sur la réforme fiscale et un projet d'impôt foncier doit être présenté d'ici l'automne.

L'essentiel: Comment gommer notre image de "paradis fiscal"?

Yuriko Backes: L'image s'est améliorée ces dernières années, mais malheureusement, on essaie toujours de présenter notre pays de cette manière. Il faut du temps pour changer une réputation. Les experts conviennent que le Luxembourg a beaucoup évolué, notamment via d'importants changements législatifs ou en s'engageant dans les discussions internationales au niveau de la transparence fiscale et de la lutte contre le blanchiment.

L'essentiel: Est-il prudent de maintenir la nouvelle augmentation de la taxe CO2 en 2023?

Yuriko Backes: La lutte contre le changement climatique reste une priorité et nécessitera des efforts considérables. La tarification du carbone contribue à cet objectif ambitieux. Des compensations sociales sous forme de crédit d'impôt ont été introduites afin que l'impact sur les ménages à faible niveau de vie soit neutre.

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