Interview: L'essentiel
L'essentiel: 4,7% de croissance en 2015, selon I'UE, c'est un résultat inespéré...
Pierre Gramegna: Ce résultat provisoire prouve le dynamisme de notre économie, d'autant que l'hypothèse de base pour le budget 2015 était une croissance de 3,5.
L'essentiel: Le chiffre définitif peut-il être meilleur que 4,7?
Pierre Gramegna: Il faut toujours être prudent. Ce sera meilleur que ce qui était envisagé, mais à quel niveau? Difficile à dire!
L'essentiel: Pour 2016, vous tablez sur une croissance de 3,5%...
Pierre Gramegna: J'ai été prudent. 3,5% c'est mieux que les 2% envisagés pour l'Europe. Le Luxembourg dépend de la croissance européenne. Et puis, il y a des risques avec les conflits géopolitiques, le ralentissement de la Chine, la faible croissance des pays émergents et le problème des réfugiés.
L'essentiel: Le taux de création d'emplois s'affiche à 2,8 0/0...
Pierre Gramegna: Avoir une croissance entre 3,5 et 4%, cela s'accompagne d'une croissance de la population active et du nombre de résidents. Mais cela exige aussi plus d'investissements, plus d'infrastructures, plus de services. Les recettes ne vont jamais sans des dépenses supplémentaires. Le tout est de trouver le bon équilibre.
L'essentiel: Quelles sont les forces du Luxembourg?
Pierre Gramegna: C'est un pays ouvert sur l'international, dynamique dans ses politiques et fiable à la fois politiquement et financièrement. Les investisseurs veulent de la prévisibilité.
L'essentiel: Et ses faiblesses?
Pierre Gramegna: Ses forces sont aussi parfois ses faiblesses. Puisque nous sommes ouverts à l'international, notre petit pays peut être amené à souffrir davantage.
L'essentiel: Faut-il toujours s'inquiéter de la dette publique?
Pierre Gramegna: Nous avons réussi à stabiliser la dette du pays à 23% alors qu'elle avait été multipliée par trois en cinq ans avec l'ancien gouvernement. Nous avons réussi sans ralentir la croissance économique.
L'essentiel: Et la transparence fiscale?
Pierre Gramegna: Il était l'heure pour le Luxembourg de changer de cap. Notre pays fait désormais partie de la solution et plus uniquement des problèmes.