Pierre Gramegna à Washington sous le signe d'un multilatéralisme revigoré et de la finance durable

Pierre Gramegna, ministre des Finances s'est rendu à Washington du 14 au 16 octobre 2021, pour participer aux assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque Mondiale.

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    (de g. à dr.) Pierre Gramegna, ministre des Finances ; Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI
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    (de g. à dr.) Pierre Gramegna, ministre des Finances ; Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI
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    (de g. à dr.) Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI ; Pierre Gramegna, ministre des Finances
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    (de g. à dr.) Pierre Gramegna, ministre des Finances ; Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI

Au regard de la situation pandémique, ces réunions ont cette année pris une forme hybride. Historiquement attaché au multilatéralisme, et très impliqué au niveau de ces organisations internationales, le Luxembourg a été l'un des rares pays en-dehors des membres du G20 à y participer physiquement.

Pierre Gramegna a ainsi co-présidé avec Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI, et Tharman Shanmugaratnam, ministre principal et ministre coordonnateur des politiques sociales de Singapour, une table ronde sur les options pour amplifier davantage l'impact de l'allocation historique de droits de tirage spéciaux (DTS) à hauteur de 650 milliards de dollars ayant pris effet en août 2021, avec le soutien du Luxembourg. En effet, dans l'optique de soutenir la reprise économique mondiale et d'adresser les défis à moyen et long terme, les participants à la table ronde ont discuté d'un éventuel transfert d'une partie de leurs DTS, le cas échéant par l'intermédiaire d'un fonds pour la résilience et la durabilité, vers les pays vulnérables. Les DTS font partie des réserves de change officielles des pays-membres du FMI et ont été créés en 1969 pour améliorer la stabilité du système monétaire international en fournissant des liquidités additionnelles.

Lors de son intervention, Pierre Gramegna a insisté sur la nécessité d'une bonne coopération entre le FMI et la Banque mondiale, afin d'assurer la cohérence de l'action des deux organisations en la matière. Le ministre des Finances a également rappelé que le Luxembourg fait partie des quelques pays qui investissent 1% de leur RNB (revenu national brut) dans l'aide au développement et assuré les membres du FMI du soutien du Luxembourg pour cette nouvelle initiative, qui vise à mettre à disposition des pays les plus nécessiteux les liquidités nécessaires pour affronter le changement climatique et d'éventuelles futures crises.

En marge des réunions plénières, Pierre Gramegna a en outre eu une réunion de travail avec Alfred Kammer, Directeur du département européen auprès du FMI. Les deux interlocuteurs ont évoqué la situation économique mondiale, au regard notamment de l'évolution de la situation sanitaire et des développements relatifs à l'inflation. Ils ont également échangé sur l'expérience luxembourgeoise liée à l'émission de l'emprunt souverain durable émis en septembre 2021, ainsi que sur le rôle pionnier du Luxembourg Green Exchange au niveau international. Par ailleurs, ils ont fait le point sur les défis liés à la hausse des prix de l'immobilier, constatée partout en Europe. Enfin, Pierre Gramegna et Alfred Kammer ont eu un échange de vues sur une adaptation éventuelle des règles du pacte de stabilité et de croissance au regard des défis liés à la sortie de crise. A ce sujet, Pierre Gramegna a plaidé en faveur d'une approche visant à considérer différemment les dépenses liées aux investissements, notamment dans latransition climatique d'un côté, et les frais de fonctionnement courants de l'autre.

Lors d'une entrevue avec Paul Hilbers, directeur exécutif du FMI, les deux interlocuteurs ont discuté du plan européen de relance et des efforts du Luxembourg en faveur de la finance climatique. Dans ce contexte, Paul Hilbers a loué l'engagement du Luxembourg en faveur du multilatéralisme et de l'action du FMI dans la gestion des conséquences économiques de la crise.

Dans le même esprit, le ministre des Finances a rencontré Emil Stavrev, chef de mission auprès du FMI, pour exposer les principaux axes du projet de budget 2022 du Luxembourg, parfaitement en ligne avec les recommandations du Fonds pour accompagner la sortie de crise. Les deux interlocuteurs ont également eu un échange sur l'évolution de la fiscalité internationale, au regard notamment du récent accord trouvé au niveau de l'OCDE sur une taxation minimale. Pierre Gramegna a encore une fois souligné le soutien du Luxembourg pour cet accord historique, qui permettra de mettre en place des règles communes ("level playing field") au niveau mondial.

À la Banque Mondiale, Pierre Gramegna a rencontré Axel Van Trotsenburg, Directeur des opérations, pour discuter du rôle croissant de la finance climatique pour réaliser les Objectifs du Développement Durable ("Sustainable Development Goals", SDGs) des Nations unies. A ce sujet, Axel van Trotsenburg a souligné l'expertise reconnue de la place financière du Luxembourg en la matière, illustrée par le fait que les emprunts verts de la Banque mondiale sont listés sur le Luxembourg Green Exchange de la Bourse de Luxembourg. Il s'est dégagé de la discussion une large convergence de vues sur le fait que la crise climatique ne pourra être résolue qu'en mobilisant des ressources financières d'un volume inédit, en impliquant le secteur privé et en créant un marché crédible et viable pour les instruments de la finance durable. A ce sujet, Pierre Gramegna a observé que le récent emprunt vert de la Commission européenne, d'un volume record de 12 milliards d'euros, a été émis sous droit luxembourgeois et sera également coté à la Bourse de Luxembourg.

Le ministre des Finances a par ailleurs eu une entrevue bilatérale avec son homologue turc, M. Elvan Lüfti, pour évoquer les relations bilatérales entre nos deux pays, ainsi que des pistes pour renforcer davantage les liens entre la Turquie et l'Union européenne. La Turquie ayant récemment rejoint l'accord de Paris, les deux homologues ont également discuté de l'importance de la finance durable pour la réalisation de la double transition climatique et digitale, ainsi que de la contribution positive que l'industrie des fonds d'investissement luxembourgeoise peut apporter dans ce domaine. Capitalisant sur l'expertise acquise par le Luxembourg en matière de finance durable, notamment au travers de l'émission récente de l'emprunt souverain durable, les deux homologues sont convenus d'une collaboration plus étroite et d'un échange de bonnes pratiques en la matière.

Pierre Gramegna a également profité de son passage à Washington pour renforcer les liens bilatéraux avec les Etats-Unis. Il a poursuivi le dialogue entamé en début du mois à l'OCDE avec José W. Fernandez, sous-secrétaire pour la Croissance économique, l'énergie et l'environnement des États-Unis, pour explorer des pistes pour une collaboration accrue entre nos deux pays, notamment dans les domaines des investissements et de la lutte contre le changement climatique.

Pierre Gramegna commente: "Les assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale sont un moment privilégié pour échanger au plus haut niveau sur les défis actuels pour l'économie mondiale et le système financier international. Je me réjouis en particulier que les Etats-Unis aient repris leur rôle historique au sein des organisations multilatérales et sont désormais pleinement engagés dans la lutte contre le changement climatique. Ce n'est qu'au travers d'une collaboration constructive entre l'ensemble des pays que nous pourrons adresser ce défi existentiel pour l'humanité. Dans ce contexte, le Luxembourg assume pleinement ses responsabilités. Au travers de l'expertise reconnue de notre centre financier en matière de finance durable, le Luxembourg dispose d'un levier important, permettant de contribuer tangiblement au financement de la transition vers une économie neutre en carbone.Conscient que ces efforts ne seront efficaces que si tous les pays y contribuent, je me félicite que le Luxembourg ait décidé de participer àl'allocation supplémentaire de droits de tirage spéciaux (DTS) à hauteur de 650 milliards de dollars, profitant en particulier aux pays les moins avancés."

Après Washington, le ministre des Finances se rendra pour une mission financière à New York, où il rencontrera des acteurs majeurs du secteur financier pour des échanges de vues sur les tendances actuelles et pour promouvoir le Luxembourg comme centre financier international et diversifié de premier plan.

Communiqué par le ministère des Finances

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