Après 8 ans à la tête de l’Eurogroupe, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a présidé sa dernière réunion de ce groupe le 21 janvier 2013 à Bruxelles.
Les ministres des Finances des États membres de la zone euro ont été informés des principaux résultats du rapport intermédiaire de la mission de consultation au titre de l’article IV du Fonds monétaire international (FMI) sur la situation économique et financière de la zone euro.
L’Eurogroupe a fait un état des lieux de la situation de Chypre. Lors de la conférence de presse, Jean-Claude Juncker a noté que "l’Eurogroupe a salué les progrès d’ores et déjà réalisés par Chypre dans l’implémentation de quelques-unes des mesures auxquelles se sont entendues la troïka et les autorités chypriotes". Ayant obtenu des assurances quant à la couverture des besoins de financement à court terme de Chypre, Jean-Claude Juncker a estimé qu’un accord sur un programme d’assistance financière pour Chypre pourrait être obtenu en mars, après les prochaines élections présidentielles en Chypre. Et d’ajouter que la situation de Chypre est "importante pour Chypre, mais aussi pour la zone euro à cause de l’importance systémique de ce pays".
Les ministres ont également fait le point sur la mise en œuvre du programme d’assistance à la Grèce. Jean-Claude Juncker a détaillé devant la presse les modalités du déboursement de la 2e tranche du second programme d’ajustement à hauteur de € 49,1 milliards et a noté avec satisfaction que les objectifs pour janvier du Memorandum of Understanding (MoU) ont été atteints. Dans ce contexte, il a relevé en particulier l’adoption de la réforme fiscale ainsi que les ajustements des prix de l’électricité et de l’impôt sur les sources d’énergie renouvelable.
Le programme d’assistance au secteur bancaire espagnol a aussi figuré à l’ordre du jour de l’Eurogroupe. À ce sujet, Jean-Claude Juncker a noté que son implémentation "est sur la bonne voie". Il a souligné que la société de gestion d’actifs sous-performants des banques est déjà opérationnelle, "ce qui constitue un élément clef dans le cadre du processus visant à renforcer les bilans des banques". Jean-Claude Juncker a noté en outre qu’il est "encourageant de constater que le montant total des déboursements réalisés sous ce programme s’élèvent à environ € 41 milliards, ce qui est bien en-dessous de l’enveloppe globale de € 100 millards".
Concernant l’Irlande, dont la situation fut brièvement discutée lors de la réunion, le président Juncker a dit que "l’exemple de l’Irlande prouve que les programmes d’ajustement fonctionnent, sous condition qu’il y ait un fort sentiment de responsabilité et un engagement fervent en faveur de réformes".
L’Eurogroupe a discuté la mise en œuvre du programme d’assistance au Portugal et a notamment loué le pays pour l’implémentation des réformes fiscales, structurelles et financières, qui devront permettre au pays de retourner à une situation de croissance. Jean-Claude Juncker a dit à cet égard qu’un large consensus politique demeure l’élément clef pour le succès du programme.
Les discussions en cours sur une possible recapitalisation directe des banques via le mécanisme européen de stabilité (MES) ont également été examinées.
Finalement l’Eurogroupe a désigné le ministre néerlandais des Finances Jeroen Dijsselbloem en tant que nouveau président pour un mandat de deux ans et demi.