Jean-Claude Juncker et Luc Frieden aux réunions de l'Eurogroupe et du Conseil Écofin

Le Premier ministre et président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker et le ministre des Finances Luc Frieden ont participé aux réunions de l’Eurogroupe et du Conseil Écofin qui ont eu lieu les 12 et 13 mars 2012 à Bruxelles.

Eurogroupe

Jean-Claude Juncker a présidé la réunion de l’Eurogroupe, Luc Frieden y a représenté le gouvernement luxembourgeois.

Les ministres des Finances des États membres de la zone euro ont tout d’abor eu un échange de vues sur le premier rapport sur le mécanisme d’alerte de la Commission européenne, qui est une partie importante de la surveillance des déséquilibres macroéconomiques, destiné à mieux identifier et prévenir la genèse de tels déséquilibres.

Sept pays membres ont été identifiés par la Commission européenne pour un examen approfondi, la Belgique, Chypre, l’Espagne, la Finlande, la France, l’Italie et la Slovénie. La Commission et le Conseil continueront à appliquer le volet préventif du dispositif, voire le volet correctif de la procédure, via une surveillance renforcée et de recommandations politiques adressées aux États membres concernés. Les discussions y relatives continueront en juin 2012.

L’Eurogroupe a eu une brève discussion concernant la nomination d’un candidat pour un poste à pourvoir au sein du directoire de la Banque centrale européenne. Comme une majorité qualifiée en faveur d’un candidat fait encore défaut, il a été décidé de reporter la décision à la prochaine réunion de l’Eurogroupe qui aura lieu le 30 mars 2012 à Copenhague.

Les ministres ont fait le point sur le deuxième programme d’assistance financière à la Grèce avant le lancement définitif de ce dernier.

L’Eurogroupe a ainsi approuvé la lancement du deuxième programme d’assistance à la Grèce, sous réserve de la mise en œuvre, dans les prochains jours, des procédures nationales respectives. Pour le président Jean-Claude Juncker, s’exprimant devant la presse à l’issue de la réunion, "ce deuxième programme d’assistance est une deuxième chance pour la Grèce, une chance qu’elle ne devra pas rater. Dans ce sens, nous mettrons sur place un partenariat fort entre la Grèce, la troïka et le groupe de travail sur la Grèce de la Commission européenne, afin de surveiller en permanence les développements budgétaires en Grèce et d’y apporter le soutien nécessaire pour des réformes structurelles profondes".

L’Eurogroupe a en outre salué la forte participation des créanciers privés à l’offre d’échange des titres grecs. Selon l’analyse de la troïka, cette opération réussie fera en sorte que le taux de la dette grecque à l’horizon 2020 pourra être ramené à 117% du PIB, mais que ce résultat, bien qu’il dépasse les attentes, ne devra pas être "dépensé" par les autorités grecques mais conservé comme tampon. Dans le même sens, l’Eurogroupe a été informé par le ministre grec des Finances Evangelos Venizelos, que les autorités grecques excluent toute compensation, directe ou indirecte, à des détenteurs de titres de la dette grecque.

Pour Jean-Claude Juncker, les € 130 milliards prévus dans le deuxième programme d’assistance à la Grèce constituent "un montant sans précédent de financement public qui garantira l’avenir de la Grèce à l’intérieur de la zone euro".

Les ministres ont continué leurs discussions concernant la capacité de prêt du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et du Mécanisme européen de stabilité (MES). La Commission européenne et le FESF ont été mandatés de préparer des propositions en ce sens qu’ils soumettront à l’Eurogroupe lors de sa prochaine réunion le 30 mars 2012. En même temps, l’Eurogroupe prendra les décisions requises en ce qui concerne le calendrier pour le versement des tranches de capital payé restantes.

L’Eurogroupe a examiné le rapport de la troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) sur la mise en œuvre du programme d’ajustement du Portugal en vue du versement de la 4e tranche d’aide de ce programme. "Le programme portugais est sur les rails", a commenté Jean-Claude Juncker qui a attesté que le "programme progresse bien, la situation budgétaire du Portugal est sous contrôle et des réformes structurelles importantes ont été mises en œuvre, notamment au niveau du marché du travail".

Pour ce qui est de la situation financière et budgétaire de l’Espagne, l’Eurogroupe a constaté "un dérapage substantiel dans l’exécution budgétaire en 2011 rendant nécessaire un effort de consolidation plus important en 2012", tout en saluant "l’engagement des autorités espagnoles de respecter l’objectif de correction du déficit excessif et de réduire le déficit à moins de 3% en 2013". L’Eurogroupe soutient la résolution du gouvernement espagnol d’adopter le budget pour 2012 le plus rapidement possible, y inclus un effort de consolidation substantiel qui sera soutenu par des mesures bien spécifiées afin de faire en sorte que la correction du déficit soit crédible et durable à tous les niveaux du gouvernement. Selon l’Eurogroupe, la correction rapide du déficit excessif devrait être assurée par un "effort budgétaire préalable de l’ordre de 0,5% du PIB, en plus des mesures déjà annoncées par les autorités espagnoles".

Conseil Écofin

L’ordre du jour du Conseil Écofin comportait les points suivants:

  • discussion sur la taxation des transactions financières;
  • rapport sur le mécanisme d’alerte;
  • suivi du Conseil européen des 1er et 2 mars 2012;
  • suivi de la réunion des ministres des Finances du G20 des 25 et 26 février 2012 au Mexique;
  • mise en œuvre du pacte de stabilité et de croissance – procédure de déficit excessif à l’encontre de la Hongrie.

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