Adoption de la modulation de l'indexation automatique des salaires à la Chambre des députés

Le 26 janvier 2012, la Chambre des députés a adoptée (avec 53 voix pour et 6 voix contre) la modulation de l’indexation automatique des salaires.

La modulation prévoit qu’une seule tranche indiciaire sera versée par an entre 2012 et 2014 et qu’un intervalle de 12 mois devra être respecté entre le payement de chaque tranche, sous condition qu’une tranche incombera effectivement.

À l’issue du débat, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, a pris la parole au nom du gouvernement. Il a tout d’abord évoqué le consensus entre les différents partis politiques que l’indexation automatique des salaires "a été un facteur qui a contribué à sceller la paix sociale au Luxembourg". Mais le ministre de l’Économie a également insisté sur la nécessité de discuter sérieusement de ce mécanisme "qui n’existe dans aucun autre pays du monde".

Jeannot Krecké a estimé aussi qu’on "ne peut pas parler de démantèlement social de la part du gouvernement" en précisant "qu’il s'agit d'un décalage et rien de plus". Il a expliqué que le gouvernement luxembourgeois "était le seul en Europe à avoir versé une tranche incendiaire en mai 2009", dans un contexte marqué par l’adoption de plans d’austérité dans la plupart des autres États membres en Europe. Il a ajouté aussi que "ces exemples s'accumulent", tout en regrettent "qu’on ait trop souvent tendance à oublier de faire la somme des mesures qui ont été prises".

En se référant aux derniers chiffres du comité de conjoncture, Jeannot Krecké a illustré "que le problème du chômage est un problème si ardu que l’on ne saurait ignorer". En comparant les indicateurs socio-économiques d’aujourd’hui avec ceux des années écoulées, il a souligné l’urgence qu’il y a aujourd’hui. "Aujourd’hui, 16.330 personnes cherchent du travail alors qu’en 2007, nous étions sous la barre des 10.000", a-t-il précisé, estimant que "cela devrait nous alarmer". Et d’ajouter que "le Luxembourg vit actuellement une situation alarmante qu'il n'a pas connu depuis longtemps".

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a salué de son côté "la responsabilité" des deux partis d’opposition – Déi Gréng et le DP – qui n’ont pas versé dans le "reflexe automatique de l’opposition" consistant à voter d’office contre les textes qui ont été proposés par le gouvernement.

Jean-Claude Juncker a souligné la nécessité de maintenir le mécanisme de l'indexation "non pas parce qu’on en a toujours besoin, mais pour ces nombreux salariés qui ne bénéficient pas d'une convention collective et ne connaissent pas d’augmentation de leurs salaires durant des années". "Il ne s’agit pas de tuer l’index, mais de le décaler", a-t-il ajouté.

La modulation représente, selon Jean-Claude Juncker, une véritable "bulle d'oxygène" pour les entreprises luxembourgeoises dont le montant est équivalent à une baisse de l’impôt sur les sociétés de 2,46% pour l’année 2012.

"L’indexation automatique des salaires sera maintenu aussi longtemps que je serai Premier ministre", a-t-il dit, ajoutant "que le même constat vaut pour le salaire social minimum". "C’est une aberration de penser que l’on devrait diminuer le salaire social minimum dans un contexte pareil", a t-il déclaré. Abordant le droit du travail luxembourgeois, Jean-Claude Juncker a souligné que "le contrat à durée indéterminée restera le contrat-type afin de permettre aux familles d’avoir une prévisibilité pour élaborer leurs conditions de vie".

Dernière mise à jour