Entrevue de Jean-Claude Juncker avec Lucas Papademos, Premier ministre de la République hellénique

Le Premier ministre grec Lucas Papademos s’est rendu à Luxembourg, le 22 novembre 2011, pour une entrevue avec le Premier ministre et président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker. Le ministre des Finances Luc Frieden a également assisté à l’entretien.

S’exprimant au cours d’une conférence de presse conjointe à l’issue de la réunion, le Premier ministre Jean-Claude Juncker s’est dit enchanté d’accueillir "mon nouveau collègue, mais vieil ami grec" et a rappelé qu’il connaissait M. Papademos depuis que celui-ci occupait le poste de vice-président de la Banque centrale européenne. Les deux Premiers ministres ont discuté d’une "large panoplie de problèmes" pas exclusivement en relation avec la Grèce "mais, également en relation avec la zone euro toute entière". Jean-Claude Juncker s’est dit "rassuré" par les engagements du nouveau gouvernement grec à honorer les décisions prises au niveau de la zone euro. L’Eurogroupe en tant que tel "est plus que satisfait qu’un gouvernement d’union nationale ait pris ses fonctions en Grèce et nous sommes très confiants que le nouveau gouvernement grec fera tout ce qui est à faire pour contribuer à garantir la stabilité financière dans la zone euro".

Pour ce qui est des décisions des 26 et 27 octobre 2011, "nous nous attendons à ce que toutes les mesures décidées par le sommet de l’euro seront mises en œuvre par le nouveau gouvernement", a déclaré Jean-Claude Juncker. Au cours de la prochaine réunion de l’Eurogroupe, le 29 novembre 2011, les ministres des Finances des 17 pays membres de la zone euro devront décider définitivement du versement de la 6e tranche d’aide à la Grèce.

Le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker s’est dit "optimiste que d’ici là nous serons en mesure de répondre favorablement au déboursement de la 6e tranche". Jean-Claude Juncker a rappelé que l’Eurogroupe du 7 novembre 2011 avait exprimé son souhait de recevoir une lettre du nouveau gouvernement grec "nous assurant que tous les engagements seront respectés". Afin d’être rassuré que les principaux partis politiques partagent totalement cet engagement, l’Eurogroupe avait demandé à ce que les présidents des trois partis de la coalition gouvernementale confirment également leur engagement par écrit. "Je suis certain", a dit Jean-Claude Juncker, "que cela sera fait par écrit d’ici le 29 novembre (...). Nous devons être certains que le respect des engagements pris par le gouvernement grec est partagée par les présidents des trois partis de la coalition gouvernementale. Sans cette certitude, il n’y aura pas de déboursement de la 6e tranche. Mais je suis optimiste et la raison en est ma pleine confiance que le Premier ministre grec saura faire en sorte que cet accord multi partisan soit trouvé".

Interrogé sur les propositions de la Commission européenne sur l’opportunité d’introduire des euro-obligations, Jean-Claude Juncker a dit que les propositions de la Commission devront être examinées et que toutes les parties impliquées devraient y consacrer une "méditation sans idées préconçues". Personnellement, le chef du gouvernement luxembourgeois estime "qu’il y a des arguments qui plaident en faveur d’une forme spécifique d’euro-obligations, mais même en cas d’accord, ces euro-obligations ne pourraient être mises en œuvre à court terme. Donc, je considère que les propositions de la Commission européenne ne peuvent être considérées comme une réponse éventuelle à nos problèmes immédiats."

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