Luc Frieden annonce qu'un groupe financier du Qatar est prêt à reprendre la Dexia-BIL

Le 10 octobre 2011, le ministre des Finances, Luc Frieden, a donné une conférence de presse sur la situation de la Dexia-BIL et a annoncé qu’un groupe financier du Qatar est prêt à reprendre la filiale luxembourgeoise du groupe Dexia, Banque International à Luxembourg (Dexia-BIL).

Luc Frieden a rappelé qu’il avait participé la veille à Bruxelles à une réunion sur l’avenir du groupe Dexia avec le Premier ministre français François Fillon, le Premier ministre belge Yves Leterme et le ministre des Finances belge, Didier Reynders. Pour le gouvernement luxembourgeois, le but en était d’assurer la sortie de la Dexia-BIL du groupe Dexia. "Et ce but, nous l’avons atteint!", s’est-il réjoui.

Mais pour atteindre ce but, le Luxembourg a d’abord dû régler avec la France et la Belgique la question du refinancement du portefeuille d’obligations et de prêts existants du groupe Dexia. Dans ce cadre, les trois gouvernements se sont dit prêts d’accorder une garantie de financement à Dexia pour ses engagements existants et ont convenu de répartir cette garantie dans des proportions identiques à celles de 2008, soit 60,5% pour la Belgique, 36,5% pour la France et 3% pour le Luxembourg. "Contrairement à certains propos, il ne s’agit pas d’une bad bank, mais d’une banque résiduelle dont le réfinancement bénéficie d’une garantie des trois États", a expliqué Luc Frieden. Pour le Luxembourg, la garantie s’élèvera à 2,7 milliards d’euros (contre 4,5 milliards d’euros en 2008). Le ministre luxembourgeois a ajouté que les garanties accordées en 2008 n’ont pas été invoquées, mais que l’État a perçu des rémunérations à hauteur de 30 millions d’euros sur ces garanties.

Pour ce qui est donc de l’avenir de la Dexia-BIL, Luc Frieden a annoncé qu’un groupe financier du Qatar, proche de la famille royale, est prêt à reprendre la Dexia-BIL. "C’est dans le cadre de notre partenariat renforcé ces derniers mois avec le Qatar que nous avons identifié ce groupe", a-t-il précisé. L’État luxembourgeois accompagnera ce processus en prenant une participation minoritaire dans la banque dont le volume se situera autour de 150 millions d’euros.

"La solution trouvée est dans l’intérêt du pays, car la Dexia-BIL constitue une banque systémique au Luxembourg qui représente un tiers du marché local. D’où aussi la nécessité d’assurer durablement sa stabilité et son développement", a dit Luc Frieden, avant de préciser que cette solution est neutre pour le contribuable et que les dépôts à la Dexia-BIL sont sûrs.

Selon le ministre, la recherche d’un investisseur qui reprend la banque et qui contribue à la diversification de la place financière de Luxembourg était la seule option possible. "Vu le caractère systémique de la Dexia-BIL, le gouvernement ne pouvait pas rester inactif! Et à cause des participations de l’État dans la BCEE et la BGL, nous ne pouvions pas non plus acheter la Dexia-BIL et la nationaliser, à l’instar de ce que le gouvernement belge est en train de faire avec Dexia Banque Belgique."

Le ministre des Finances a ensuite précisé l’investissement du Qatar. "Lors de nos récentes visites au Qatar, nous avons toujours dit que nous entamerons, dans le cadre du partenariat avec le Qatar, différentes opérations dans le secteur de l’aviation, dans le domaine des finances, en matière de satelittes et dans l’industrie". Luc Frieden a aussi noté que le Qatar et le Luxembourg, pays à taille plutôt réduite, ont certains points en commun, dont l’orientation internationale de leur économie.

Lors de la conférence de presse, Luc Frieden a aussi informé que ce même investisseur qatari venait d’annoncer le rachat de la KBL du groupe KBC: "C’est une bonne nouvelle pour notre place financière car les deux entités sont complémentaires. KBL European Private Bankers est une banque privée spécialisée tandis que la Dexia-BIL est une banque de détail".

"Cet investissement du monde arabe répond à notre objectif de diversifer la place financière et d’augmenter le nombre de clients, tout en assurant durablement le développement international de la place financière. Par ce biais, la sécurité des dépôts et la stabilité du système financier continueront à être garantis", a conclu Luc Frieden.

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