Heure d'actualité sur la dette publique en Europe: Luc Frieden s'exprime au nom du gouvernement

Le 7 juin 2011, sur demande du groupe parlementaire "Les Verts", la Chambre des députés a organisé une heure d’actualité sur la crise de la dette publique en Europe. A l’issue des différentes interventions, le ministre des Finances, Luc Frieden s’est exprimé au nom du gouvernement luxembourgeois.

Lors de son intervention, Luc Frieden a, tout d’abord mis en exergue les acquis de l’intégration européenne, à savoir l’espace Schengen et l’euro qui apparaissent "comme les symboles les plus forts de l’intégration européenne et de ce que l’Europe peut apporter aux citoyens". Ce constat vaut selon Luc Frieden surtout pour le Luxembourg, un pays à taille réduite qui effectue 80% de ses échanges avec l’étranger. Enchaînant ensuite sur les avantages de l’euro, le ministre des Finances a rappelé que l’avènement de la monnaie unique européenne "a permis de mieux comparer les prix des services et des biens", "de supprimer les coûts liés aux transactions de change" et de "mettre fin aux turbulences qui apparaissaient lorsqu’un pays décidait unilatéralement de réévaluer ou de dévaluer sa monnaie nationale".

Dans son analyse, l’interdépendance croissante entre les économies nationales oblige les gouvernements nationaux à surveiller les politiques budgétaires des autres États membres et à veiller à ce qu’ils n’enfreignent pas les critères du pacte de stabilité et de croissance. "Vu qu’il n’y a pas de politique budgétaire européenne commune, l’Europe doit se doter de règles strictes", a expliqué le ministre des Finances, qui a souligné l’importance de renforcer le pacte de stabilité et de croissance, notamment son volet préventif "seul moyen pour résoudre les problèmes que l’Union européenne connait à l’heure actuelle avec des pays comme le Portugal, la Grèce ou l’Irlande".

Il a souligné le bien-fondé des aides qui ont été octroyées à la Grèce en rappelant "qu’ils ne sont pas un cadeau" et "qu’ils ne sont non seulement l’expression d’une solidarité européenne, mais permettent également d’assurer la stabilité financière dans la zone euro". Il a rappelé dans ce contexte que l’aide octroyée à la Grèce est couplée à des conditions strictes et que le pays est appelé à lancer un programme de privatisation pour réduire graduellement son déficit public en recourant aux moyens dont il dispose. Tout en soulignant le bien- fondé des privatisations, Luc Frieden a souligné la nécessité pour la Grèce d’appliquer une forte discipline budgétaire car "aucun pays ne peut survivre sur le long terme avec des dépenses qui sont plus élevées que ses recettes".

Luc Frieden a écarté l’hypothèse d’une restructuration intégrale de la dette grecque en expliquant "qu’une éventuelle banqueroute d’un pays pourrait entraîner des répercussions très graves à la fois pour l’Etat membre concerné et pour le système financier tout entier". Il a proposé d’examiner la possibilité de prévoir une participation du secteur privé détenteur d’une partie de la dette publique grecque et qui se ferait sur une base volontaire. Tout en soulignant "qu’il n’existe pas une seule et unique solution permettant de résoudre tous les problèmes », il a prôné le besoin d’accorder une chance à ces pays pour leur permettre de sortir de la situation dans laquelle ils se trouvent à l’heure actuelle".

Pour Luc Frieden, l’Europe apparaît finalement "non seulement comme un projet de paix et de prospérité, mais comme la meilleure réponse aux problèmes transfrontaliers". D’où l’intérêt de défendre l’euro et l’espace Schengen.

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