Sous la présidence de Jean-Claude Juncker, les ministres des Finances des 16 États membres de la zone euro ont entendu l’analyse du directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, sur la situation et les perspectives économiques de la zone euro. L’Eurogroupe et le FMI ont partagé l’analyse que des efforts de consolidation financière dans plusieurs États membres devraient être accélérés tout comme la mise en œuvre de réformes structurelles ainsi que de mesures de stabilisation du secteur financier.
L’Eurogroupe s’est mis d’accord sur la création de la facilité de stabilité financière européenne qui prendra la forme d’une société anonyme de droit luxembourgeois et sera établie au Luxembourg. Le Grand-Duché de Luxembourg sera d’ailleurs le premier actionnaire de cette société, les parts seront transférées prochainement aux autres États membres de la zone euro. Selon Jean-Claude Juncker, "la facilité sera opérationnelle dès que les pays représentant 90% du capital auront clôturé leurs procédures nationales, ce qui devrait être le cas en juin. (…) Le processus de recrutement du directeur général est en cours et la personne choisie sera nommée très prochainement, comme le sera également le président du conseil d’administration."
Les ministres ont eu ensuite un débat sur les politiques budgétaires et financières des États membres de la zone euro pour les années 2010 et 2011. L’Eurogroupe s’est ainsi engagé à strictement respecter l’exécution des budgets pour les années 2010 et 2011, au moment où la croissance économique devrait se raffermir. Les objectifs budgétaires pour 2010 et 2011 seront ainsi respectés, des mesures de stabilisation additionnelles n’étant d’ailleurs pas exclues si nécessaire. La consolidation financière sera poursuivie au-delà de 2011 en vue de la mise en œuvre d’une stratégie d’ajustement à moyen terme.
Comme annoncé en mai, l’Eurogroupe a procédé à un examen préliminaire des mesures de consolidation financière additionnelles prises par l’Espagne et le Portugal. Jean-Claude Juncker a qualifié ces mesures de "signifiantes et courageuses" et qu’elles "permettront certainement de stabiliser le niveau de la dette" dans les deux pays. "Mais", a souligné Jean-Claude Juncker, "la consolidation devra certainement continuer au-delà de 2011 combiné à des efforts supplémentaires au niveau des réformes structurelles". L’examen définitif des mesures espagnoles et portugaises aura lieu lors de la réunion de l’Eurogroupe en juillet 2010.
Le président de l’Eurogroupe a également salué les mesures de consolidation décidées récemment par d’autres États membres, tels la France, l’Italie et l’Allemagne.
L’Eurogroupe a adopté une recommandation au Conseil européen du 17 juin 2010 permettant à l’Estonie d’adhérer à la zone euro à partir du 1er janvier 2011, devenant ainsi le 17e État membre de l’Union économique et monétaire.
Finalement, l’Eurogroupe a adopté son programme de travail pour le deuxième semestre, tel qu’il lui a été proposé par le président Jean-Claude Juncker.
En marge de la réunion de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker et Luc Frieden ont également participé à la deuxième réunion du groupe de travail présidé par le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et qui est chargé de dégager des pistes en faveur du renforcement de la gouvernance économique dans l’Union européenne.